dimanche 10 février 2013


INTRODUCTION
De 1930 à nos jours, chaque super-héros de bande dessinée américaine a évolué selon le contexte politico-historique.
« Comment évolue le personnage du super-héros de bande dessinée américaine de 1930 à 1990? »
Tout au long de ce blog, nous allons d’abord évoquer les origines des premiers super-héros, de 1930 à 1945. Ensuite, nous poursuivrons notre étude en analysant d’autre super-héros dans le cadre de la guerre froide de 1945 à 1990. Nous conclurons en explorant les nouvelles représentations de 1990 à nos jours.
Chaque biographie de super-héros est accompagnée d’une analyse de couverture de bande dessinée lui étant relative.

MAISONS D’ÉDITION
Derrière chaque grand super-héros se cache une maison d’édition. Les deux plus grandes d’entre elles sont: DC Comics et Marvel Comics. Celles-ci ont permis de fournir de centaines de super-héros différents et d’enrichir ainsi la culture américaine du XXème siècle.

DC COMICS (Detective Comics) est une des plus grandes compagnies de bandes dessinées américaines (American Comic Book). Celle-ci à été fondée en 1934 par Malcom Wheeler Nicholson et possède une renommée mondiale.
Voici quelques-uns des super-héros qui ont vu le jour en son sein : Superman, Batman, Wonder Woman, Aquaman, Flash… Ces symboles de l’Amérique affrontent des super-vilains tels que Joker, Catwoman, Lex Luthor… qui sont également devenus célèbres dans le monde entier.

Certains de ces super-héros se trouvent dans la Justice Society, Justice League, Teen Titans, Doom Patrol…En automne 1935, le premier numéro de New Fun Comics apparait aux Etats Unis. Son but était de faire rire et de détendre l’opinion publique en proie à des tensions avant la deuxième guerre mondiale.
DC Comics connait son âge d’or entre 1934 et 1956, avec la création continue de nouveaux super-héros engendrant un énorme succès.
Malheureusement, cette ère de prospérité est mise à mal après la guerre, une crise qui va s’accompagner d’une surproduction et de la faillite de nombreux éditeurs.
De 1956 à 1970, la compagnie se relance, on parle alors de l’âge d’argent de DC Comics.
Néanmoins, à partir de 1970, une crise du lectorat se développe: les super-héros attirent moins et ne parviennent pas à se renouveler. On propose alors de nouvelles séries afin d’attirer ceux qui délaissent les bandes dessinées. Les westerns font ainsi leur retour (ex: Cowboy Bat Lash).
Une dizaine d’années plus tard a lieu la "DC explosion" c’est à dire une campagne marketing menée afin de concurrencer la maison d'édition rivale Marvel Comics, celle-ci gagnant de plus en plus de lecteurs.
Quelques mois après, la maison d'édition se voit obligée d'éliminer plus de 30 séries, on parle alors de “DC implosion” qui se conclut par un changement de nom de la maison d’édition qui devient “Batman family”, bien qu’elle ait retrouvé son nom originel depuis.



Marvel Comics, aussi appelé “la maison aux idées” est l’autre grande maison d’édition américaine avec DC Comics. Fondée en 1939 par Martin Goodman, celle-ci portait initialement le nom de “Timely comics” et se vante aujourd’hui d’un succès mondial. 
L'univers Marvel compte de très nombreux super-héros comme Spiderman, les Quatre Fantastiques, Hulk, Thor, IronMan, DareDevil…
Tout en étant moins connus, les super-vilains de Marvel sont quand même devenus des symboles des comics, avec parmi eux: Galactus, Dr Doom, Magneto, Green Goblin…
La parution, en 1941, du premier numéro de “Captain America” hisse les ventes de la compagnie à un niveau jamais atteint (environ 1 million d’exemplaires écoulés).
Cependant, après la guerre (dans les années 1950), bien que la compagnie produise 80 titres par mois, “Timely comics” alors remplacé par “Atlas Comics”, connait un déclin de ventes. La maison d’édition décide donc de publier des bandes dessinées de genre à la mode à l'époque (policier, western, science fiction…). Toutes ces tentatives de ressusciter les super héros se révèlent des échecs,
En 1961, après la grand succès de la Justice League America (une équipe de super-héros), Stan Lee, alors rédacteur en chef, imagine de créer une nouvelle équipe de justiciers, appelée “les Quatre Fantastiques”. Ces derniers sont aux antipodes des codes super-héros: ils se disputent entre eux, ont leurs propres problèmes et changent de l’image parfaite des personnages traditionnels.
Le scénariste et son ami dessinateur Jack Kirby, créent également les “Vengeurs” et les “X-men” en 1963. Ces nouveaux personnages présentant une psychologie complexe et exploitant les peurs, connaissent un grand succès auprès des jeunes, qui en sont intrigués.
Comme son concurrent DC Comics, Marvel est touché par la crise du lectorat des années 1970.
A la fin de 1996, Marvel (nom choisi en 1961) se retrouve en faillite et est racheté par la suite par de nombreuses compagnies, telles que Toy Biz (en 1998) et Walt Disney (en 2009 pour 4 milliards de dollars) la rebaptisant de plusieurs façons. 









LES ORIGINES DES SUPER-HEROS (1930-1945): âge d'or
La naissance des super-héros remonte à l’époque de la Grande Dépression (1929-1939). Le lectorat, démoralisé par cette période de chômage et de désespoir, trouve du réconfort à la découverte de ces êtres hors du commun. Ces derniers ne connaissent aucune difficulté et combattent victorieusement le Mal grâce à leurs super-pouvoirs. Par la suite, leur rôle reste le même, mais les super-héros sont aussi utilisés comme des éléments de propagande durant la deuxième guerre mondiale.

BATMAN
Été 1939. Le monde s'apprête à basculer dans l'horreur de la deuxième guerre mondiale, même si au début, les Américains se tiennent hors du conflit. En revanche, la Grande Dépression plonge la population dans la misère et le chômage qui provoquent la corruption et le crime. C'est alors que Batman fait sa première apparition. Il lutte contre l'injustice et les crimes qui règnent dans sa cité fictive. C'est lui le vrai super-héros des bas-fonds.

Nom : Bruce Wayne
Créateur(s) : Bob Kane, Bill Finger
Tenue : Les détails du costume de Batman ont changé avec le temps. Son costume est passé de bleu foncé, à gris clair, à noir. Cependant, certains éléments sont toujours restés les mêmes: il porte toujours la cape noire avec les extrémités lacérées, le masque avec des oreilles pointues lui couvrant la moitié de son visage, la ceinture multifonctions et le symbole de chauve-souris sur la poitrine.
Objectifs : Il mène une lutte sans merci contre tous les truands locaux qui sèment la terreur au cœur de la ville de Gotham City, celle que l’on appelle « la ville de toutes les peurs » .
Histoire : Bruce Wayne est un personnage sombre, complexé et tourmenté. Il naît dans une sombre ruelle de Gotham City. Encore jeune, il assiste à l'assassinat de ses parents, le millionnaire Thomas Wayne et sa femme. Fou de douleur et de chagrin, il se jure de les venger et de combattre le crime en devenant un justicier.
Il s'entraîne donc pendant des années et atteint un niveau de perfection physique et mentale jamais égalée tout en développant une très forte habilité de déduction et de combat. Cela ne suffit pourtant pas. C'est ainsi qu'il prend l'apparence de Batman, l'homme chauve-souris, pour effrayer ses adversaires, et installe sa base, la Batcave, dans le manoir de la famille Wayne. Il est témoin plus tard du meurtre des parents de Dick Grayson et décide de recueillir l'enfant, qui deviendra quelque temps plus tard le premier partenaire de Batman, Robin
Pouvoirs : il ne possède aucun pouvoir spécial, c'est un être humain normal qui a acquis ses pouvoirs tout seul, en s'équipant de gadgets portatifs et en entraînant son corps et son esprit. Une partie de ses pouvoirs vient de sa ceinture d'accessoires contre le crime (explosifs, torche, fumigènes, kit de relevé d'empreintes, passe-partout, capsule de gaz de combat, boomerangs en forme de chauve-souris…). Il utilise souvent un réacteur dorsal pour voler entre les immeubles.
Ennemis : Batman affronte un grand nombre d'ennemis cruels et sans pitié, tels que le Joker, Bane, Double Face, Ras'Al Gul, le Pingouin…

Analyse de couverture, ”The line of DC superstars #272” (fev.1976)
Sur cette image, on observe Batman, les jambes écartées, les muscles tendus, les yeux et les dents serrées. Il se trouve sur la planète terre et est attaqué de tous les côtés par des criminels de toute origines (Mexicains, Arabes…). Au dessus de la scène, derrière le titre, il y a une figure noire menaçante représentant Batman.
Batman est au centre des lignes verticales, horizontales et les deux lignes diagonales s'interceptent au niveau de sa tête, cela lui conférant toute l’attention du spectateur.
La tête de Batman est le sommet d’un triangle (en vert), ayant comme base tous les ennemis qui courent vers le super héros. Cela montre que Batman domine le Mal, il est supérieur à ses attaquants.
La structure est divisée horizontalement en trois parties distinctes: en haut, la silhouette noire mystérieuse, au milieu, le super-héros prêt à l'attaque et en bas, les antagonistes tous à la même hauteur. Ainsi, encore une fois, Batman surplombe tous ses ennemis.
Ces derniers ont tous des armes pointées contre Batman. Le voyou blond aux pieds de Batman semble vouloir inciter le lecteur à attaquer le super héros à son tour.
Le fond noir auquel s'intègre la figure menaçante, fait ressortir les couleurs bleu claires et grises que porte le super-héros.
On peut voir en cette couverture, une référence à la mondialisation qui débute dans les années 70, les ennemis de l’Amérique sont alors internationaux. De plus, la représentation de la planète terre, généralise les ennemis de Batman et montre que le le super-héros combat les criminels du monde entier sans exeption.
Cette image est ainsi la représentation du Bien contre le Mal.







SUPERMAN
Crée en 1938, Superman est le super-héros par excellence. Archétype de l’homme parfait, Il représente les valeurs de l’Amérique et ne cesse de combattre le mal.
 
Nom : Kal-El (sur Krypton) et Clark Kent (sur la Terre)
Créateur(s) : Jerry Siegel, Joe Shuster (âgés de17 ans)
Tenue: Il est vêtu d’un costume bleu avec un «S » figurant sur sa poitrine, slip rouge, bottes rouges et cape rouge. Ces couleurs, bleu et rouge, sont les mêmes que celles du drapeau américain : c’est un symbole de patriotisme.
Objectifs: Il secourt les gens en danger, il lutte contre le mal en général. Le monde où il vit est plus simple que le nôtre, ainsi il peut toujours intervenir partout et au bon moment. On l’appelle le « self-made man » (littéralement, “L’homme qui s’est fait tout seul”), un surnom qui démontre son indépendance, son savoir-faire et sa ténacité. 
Histoire: Superman naît sur la planète Krypton, cependant, des prévisions annoncent la destruction à court terme de celle-ci. Ses parents l’envoient donc sur la Terre et c’est là qu’apparaît sa force surhumaine. Là-bas, il est élevé par des fermiers et grandit dans une ville perdue du Kansas, “Smallville”. Il essaye dans un premier temps de cacher ses super-pouvoirs, et devient journaliste pour le grand quotidien de Métropolis. Ce travail lui permet d’être au courant des crimes qui affectent la ville. Masquant son identité, il enfile son costume de Superman et court sauver ses concitoyens!
Pouvoirs : 
- Superman sait voler, il peut dépasser la vitesse de la lumière et réaliser le tour du monde en quelques secondes
- Il se sert de sa cape comme d’une aile : il peut planer, s’arrêter, virer en plein ciel…
- Il possède une force surhumaine
- Ses yeux voient dans le noir et lui servent de microscope, de télescope, détectent la présence des gens grâce à leur chaleur…
- Il a une ouïe extraordinaire, supérieure à celle des êtres humains
- Il peut arrêter les battements de son cœur pendant quelques instants. Cela lui permet de faire semblant d’être mort face à ses ennemis pour échapper à un danger
- Il a une « super-mémoire », ainsi, il est capable de se souvenir de chaque moment vécu
- Il possède une intelligence extraordinaire qui lui permet de résoudre énigmes et mystères 

Ennemis : Lex Luthor (son plus grand ennemi) est un être humain doté d’une intelligence supérieure à la moyenne. C’est un savant fou, qui rêve de venir à bout du plus fort des super héros.
 

En 1941, on observe un changement de décor avec l’attaque de la base de Pearl Harbour. Les États-Unis sont pour la première fois menacés sur leur sol et font donc leur entrée en guerre. Les Américains prennent conscience qu’ils ne sont pas invincibles (comme lors de l’attentat du 11 septembre 2001). Superman est alors mobilisé comme tous les hommes de son pays. Il affronte des Japonais, des Nazis…
Cette bande dessinée lance également un véritable message aux jeunes c’est à dire: défendre la liberté, aimer sa patrie.

Analyse de couverture, « Action Comics #58 » (mars 1944)

Sur cette image, on voit Superman, seul, en train d’imprimer des affiches avec une très grande imprimante manuelle.
L’énorme machine au centre de l’image représente l’effort de guerre pour lequel Superman œuvre. Le super-héros, à gauche, remplace les ouvriers à l’imprimerie, il travaille donc pour la victoire des États -Unis. De plus, il utilise un langage argotique qui le rapproche du peuple («Jap» au lieu de «Japanese» ).
En observant l’affiche en bas à droite, on peut déduire que le super-héros a déjà imprimé plusieurs affiches auparavant. Celles-ci ont pour slogan : « Superman says : you can slap a Jap, with war bonds and stamps !» (« Superman dit : vous pouvez gifler les Japonais, en finançant l’armée et avec des timbres! » ). « Japs » est un terme péjoratif pour désigner les Japonais. De plus, le Japonais est caricaturé, il est jaune, la langue tirée. On peut penser que c’est Hirohito (le dirigeant japonais de l’époque) grâce aux lunettes rondes qu’il porte. Cette couverture est une forme de propagande, car elle incite les Américains à s’engager contre les Japonais.
Il y a un fort contraste entre le personnage aux couleurs éclatantes et le fond gris et blanc de l’imprimerie. Ainsi le super-héros et son message sont mis en valeur.
Cette bande dessinée est parue en plein cœur de la guerre qui oppose les États-Unis au Japon. Les Japonais, les ennemis, sont ridiculisés. D’après l’affiche, c’est la guerre des «blancs » contre les « jaunes », cela lui donne un coté raciste. Superman est désigné comme étant l’Américain idéal, il travaille énergiquement et montre donc l’exemple à suivre lors de la guerre: être patriote et travailler pour la victoire de son pays.


WONDER WOMAN
C’est une des premières super héroïnes, Black Window existant déjà. Elle apparaît pour la première fois dans  “All Star comics #8 » en décembre 1941 et possède un titre à son nom en 1942. Elle est considérée comme le modèle de la femme parfaite.

Nom: Princesse Daria ou Dina Prince
Créateur(s) : William Moulton Marston (sous le pseudonyme de Charles Moulton), psychologue féministe
Tenue : Wonder Woman est vêtue d’un haut rouge qui va de sa taille jusqu’à sa poitrine (avec un aigle en forme de « W » jaune et en or). Sa jupe qui devient par la suite une culotte, est bleue avec des étoiles blanches, référence évidente au drapeau américain. Elle est munie de bracelets à l’épreuve des balles, d’un lasso magique incassable, infiniment extensible et ayant le pouvoir de faire obéir et dire la vérité. Elle possède également une tiare en or qui lui sert de boomerang. Enfin, elle a des boucles d’oreilles qui lui permettent de respirer dans l’espace.
Histoire : Elle est la Princesse Daria d’une tribu d’Amazones immortelles de la Grèce antique. Celles-ci vivent à Themscira, une île imaginaire.
Wonder Woman tombe amoureuse de Steve Trevor, un pilote de l’armée américaine, et décide de partir avec lui sur Terre. Pour ce faire, elle prend l’identité d’une infirmière appelée Diana Prince. La super-héroïne  devient alors l’assistante de Trevor au gouvernement, et rejoint la JSA (Justice League of America), bien qu’elle ne soit que secrétaire de l’équipe. A cette époque, Steve se doute qu’elle est Wonder Woman.
En 1957, elle change, devient de moins en moins féministe, et on apprend que ses pouvoirs sont des cadeaux des dieux (il est dit qu’elle est « belle comme Aphrodite, sage comme Athéna, plus forte qu’Hercule et plus rapide que Mercure ».
Dans les années 60, Wonder Woman délaisse ses pouvoirs pour rester dans le monde des hommes ; elle refuse de partir avec les Amazones dans une autre dimension pour que celles-ci « récupèrent leur magie ». Diana devient donc propriétaire d’une boutique de mode et est accompagnée par un mentor chinois nommé  Ching qui lui apprend les arts martiaux et la maîtrise des armes à feu. 
La mort de Steve Trevor marque une rupture avec son ancienne vie, mais en 1973, elle récupère ses pouvoirs et réintègre la JSA. Dans le même temps, Trevor ressuscite mais se fait tuer pour la seconde fois.
Pouvoirs :
- Elle possède une force et une rapidité surhumaines
- Wonder Woman est invincible, immunisée contre tout contrôle mental et très résistante aux attaques magiques
- Elle est dotée de la sagesse d’Athéna, elle peut donc sentir les émotions de n’importe qui
- Elle dispose d’une capacité de télépathie animale
- La super-héroïne est capable de guérir très vite de ses blessures
- Elle est experte en combat en corps à corps et à l’arme blanche
Ennemis: Catwoman, Docteur Cuber, le gang « EUX! », Morgane la sorcière, Cheetah…


Analyse de couverture, « All new DC #257 » (juil. 1942)

Sur cette couverture, la super-héroïne est au centre de l’image, dans la bouche d’un dinosaure. Elle est en train d’aider une petite fille en danger et constitue donc le modèle à suivre. À l'arrière-plan, des spectateurs regardent la scène, penchés aux fenêtres d'un gratte-ciel.
Wonder Woman est au centre des grandes lignes verticales et horizontales de l'image, elle est donc au centre de l'attention.
La super-force de Wonder Woman est mise en valeur par le fait qu’elle tienne la bouche d’un dinosaure ouverte. La super-héroine fait preuve de courage et d’intrépidité. Elle n’hésite pas se mettre dans les situations les plus périlleuses pour aider ses concitoyens américains.
La vue en contre-plongée amplifie la gigantesque stature du monstre, tout comme le gros plan sur sa tête.  
À l’arrière-plan on observe des personnes préoccupées. Celles-ci se penchent aux fenêtres d’un gratte-ciel et observent la scène en plongée (mais nous apparaissent en contre-plongée) : une femme se tient la tête en signe de désespoir, un homme pointe du doigt la super-héroïne. La vie de la petite fille dépend de Wonder Woman et tous les regards convergent donc vers celle-ci. Cependant, la super-héroïne admet qu’elle est en train de perdre face au monstre : « Raté-- ! Clémente Minerva-- Comment puis-je la sauver maintenant ? ». De plus, la petite fille crie «H-Help ! », ce message a un fort impact sur le lecteur car il est écrit en lettres capitales rouges, et ressort donc du fond blanc de la bulle.
Le ciel, au lieu d’être bleu, est jaune: il alerte le lecteur que la situation sort de l’ordinaire. La couleur chaude du fond s’oppose aux couleurs froides du dinosaure et du titre, cela crée donc une atmosphère agressive.
Le contexte historique étant la deuxième guerre mondiale, Wonder Woman donne ici les valeurs essentielles américaines : aider son prochain et s’impliquer dans les évènements qui font l’actualité.



CAPTAIN AMERICA
Ce super-héros naît en 1941, en pleine Seconde Guerre mondiale, et se bat contre les ennemis de l’Amérique. Ainsi, ce personnage fantastique est lié à l’actualité mouvementée de l’époque.

 

Nom : Steve Rogers
Créateur(s) : Joe Simon, Jack Kirby
Tenue : 
Il porte les couleurs du drapeau des États-Unis et les motifs de celui-ci (rayures, étoiles…). Le super-héros porte un casque bleu avec un grand « A » représenté dessus. Certains dessinateurs le représentent avec des ailes sur le casque. Il est toujours muni de son bouclier (lui aussi avec les couleurs et les motifs du drapeau américain), qu'il utilise soit pour se défendre, ou pour attaquer ses ennemis en le lançant. Le bouclier est symbolique: Captain America défend sa patrie.
Objectifs : Captain America combat le nazisme et les Japonais : il s'engage dans la deuxième guerre mondiale. C'est une figure de propagande nationaliste qui transmet donc aux lecteurs un amour fou pour sa patrie. C'est le symbole de l'Amérique invincible.
Histoire : Il naît en 1917 sur la rive Est de New York et grandit durant la Grande Dépression. Il perd ses parents dans sa jeunesse, alors qu'au même moment, la deuxième guerre mondiale fait rage en Europe. Steve Rogers n'aspire qu'à une chose : s'enrôler dans l'armée et combattre le nazisme. Cependant, il est jugé trop malingre par les soldats et se fait réformer. Un général le remarque grâce à sa détermination et lui propose de participer à une expérience secrète : le sérum du Super-Soldat, mis au point par le professeur Erskine. Steve accepte l'expérience et celle-ci est couronnée de succès : il devient le soldat parfait. Un soldat nazi fait alors irruption dans la salle et tue le professeur, qui était le seul à connaître la formule du Super-Soldat. Captain America s'enrôle alors dans l'armée et devient rapidement un symbole pour tous ses camarades.
Pouvoirs :
- Il représente l'homme parfait : intelligent, fort, rapide, agile, résistant et endurant. Ses facultés physiques surpassent celles des meilleurs athlètes
- Il peut soulever des poids énormes (plus de 500 kg)
- Il possède une vitesse extraordinaire (78 km/h)
- Il a des réflexes surhumains
- Il est doté d’une agilité surprenante (il peut sauter 45 mètres de long et 6 mètres de haut)
- Son endurance est phénoménale
- Il est résistant à toutes les maladies connues
Ennemis : Captain America lutte contre des ennemis nazis (Red Skull, Beron Zemo), néonazis (Crossbones, Doctor Faustus), fascistes (AIM, Arnim Zola), communistes (Aleksander Lukin), anarchiques (Flag Smasher, Viper)…

Analyse de couverture, « Captain America Comics #2» (avril 1941)
Sur cette image, on observe Captain America qui casse une vitre et se jette sur Hitler, le regard fixé sur lui. Robin, situé en bas à droite, ligoté (donc prisonnier des nazis) regarde le super-héros avec admiration et étonnement.
Captain America ne semble porter aucune attention aux autres nazis en arrière plan, qui lui tirent dessus. Ces derniers sont reconnaissables grâce à leurs brassards représentant la croix gammée.  Le bouclier du super-héros le protège d’une balle : il apparaît comme invulnérable.
Les Nazis se trouvent probablement dans un souterrain, un endroit sinistre qui souligne le machiavélisme de ces derniers.
Ici, la structure de l'image est intéressante: en effet la ligne diagonale haut-gauche/bas-droit met en valeur le jeu de regards entre les trois personnages et l'obstacle (Hitler) qui sépare Captain America de Robin (son objectif).
Captain America est mis en valeur par des éclairs jaunes derrière lui et par la vue en contre-plongée qui lui donne de l’importance. A l’inverse, Hitler est en position d’infériorité, il est situé sous le super-héros et semble déséquilibré puisque prêt à tomber. Le dictateur a le visage décomposé, il regarde le justicier avec effroi, la bouche ouverte.
Par ailleurs, les nazis ont tous le visage ridé et déformé par la peur, surtout Hitler, contrairement à ceux lisses et jeunes des héros. Cela donne un effet de contraste qui met en valeur l’idéalisation des super-héros (beaux, jeunes et musclés) alors que leurs ennemis se ressemblent par leur laideur.
De plus, on observe une opposition au niveau des couleurs : Captain America et Robin portent les couleurs de l’Amérique (bleu et rouge) alors que les Nazis sont vêtus de vert sombre. Ils sont habillés uniformément et ne ressortent pas de l’image.
Un globe terrestre est en premier plan, en bas à gauche, avec un drapeau nazi planté sur le territoire américain (cela démontre le patriotisme américain). Captain America protège donc son pays d’une attaque éventuelle des nazis.
On se trouve vers le début de la Seconde Guerre Mondiale (en 1941), les nazis ont remporté une grande partie des victoires. On peut donc prendre cette couverture comme un message d’encouragement pour les populations à l’arrière, et un avertissement pour tous les ennemis de l’Amérique.













Bilan 1930 - 1945 (les origines) : âge d’or
Les premiers super-héros se veulent gendarmes du monde libre. Les origines de leur création remontent à la grande dépression, période très dure qui touche surtout les Etats-Unis. On crée alors des bandes dessinées pour distraire et remonter le moral de l’opinion publique. On donne aux lecteurs des modèles à suivre afin de les motiver.
Les super-héros de cette époque représentent donc les valeurs de l'Amérique et l’idéal du citoyen parfait. Ils sont tous patriotiques, portent les couleurs du drapeau américain et s'engagent souvent contre les ennemis des États-Unis lors de la Seconde Guerre Mondiale. Ces messages sont surtout destinés aux jeunes lecteurs à qui sont transmises les valeurs essentielles de l'époque: la défense et l’amour de sa patrie et la lutte contre le mal.

LES SUPER-HEROS DANS LA GUERRE FROIDE (1945-1990): âge d'argent

Une fois la Seconde Guerre Mondiale terminée, les États-Unis entrent dans un conflit militaire, politique et idéologique contre L’URSS. Les super-héros s'engagent alors dans la lutte contre le communisme et alertent l'Amérique de la menace du «péril rouge».  La guerre froide crée de nombreuses tensions entre les pays, et les comic books sont à nouveau des moyens de propagande, même si moins explicites. En effet, les scénaristes se concentrent sur le côté humain des super-héros, recherchant ainsi l’empathie du lecteur. Les justiciers deviennent plus fragiles, ayant un passé parfois tragique et des défauts comme tout être humain.

HULK
Hulk apparaît pour la première fois dans le comic « The Incredible Hulk #1» de mai 1962. Son nom signifie « Mastodonte ». Stan Lee, scénariste, explique que c’est une adaptation moderne de «Mr Hyde» de Robert Louis Stevenson avec un ajout du mythe de Frankenstein. Hulk émerge dans la continuité des "monster comics", c’est-à-dire des bandes dessinées présentant des monstres, des envahisseurs extraterrestres, des robots…

Nom : Dr.  Robert Bruce Banner, ne à Dayton (Ohio),

Créateur(s) : Stan Lee et Jack Kirby

Tenue : Après transformation, il est torse et pieds nus avec un pantalon violet déchiré.

Objectifs : Hulk combat des créatures fantastiques, mais son caractère incontrôlable ne permet pas de le qualifier de justicier. En effet, il n’agit pas pour le bien public, mais n’en fait qu’a sa tête.

Histoire : Bruce Banner naît à Dayton dans l’Ohio, et connait une enfance difficile, son père étant alcoolique, sa mère étant morte sous les coups de celui-ci. Il devient docteur en physique, et est chargé de créer un nouveau type de bombe pour l’armée américaine, la bombe G. Durant un essai militaire au Nouveau Mexique, Banner aperçoit un adolescent inconscient (Rick Jones) se trouvant dans la zone de test interdite. Il demande à son assistant Igor Starsky d’interrompre le compte à rebours, et court sauver le civil. Cependant, Starsky laisse exploser la bombe: il est en fait Drenkov, un agent secret russe envoyé pour dérober les secrets de Banner. Le docteur est bombardé de rayons gamma, ce qui a pour effet de modifier profondément ses molécules et son ADN.
Quelques heures plus tard, dans une intense souffrance, il se métamorphose en prenant des proportions colossales, tandis que sa peau devient grise et que son corps entier n'est plus du tout reconnaissable.
Depuis, à chaque moment de stress ou de colère, lorsque sa circulation sanguine s’intensifie, Banner se transforme en créature verte (couleur ayant rapidement remplacé le gris). Il possède alors une force surhumaine, et se trouve animé par une rage incontrôlable.
Rick Jones est le seul au courant du secret du physicien, et devient l’un de ses plus proches amis, l’aidant plus d’une fois dans ses aventures.

Pouvoirs :
- Hulk peut réaliser des sauts de 1000 mètres en hauteur (en état moyen) et de 20 000 kilomètres (en état de rage intense) d’une distance maximum de 6 kilomètres
- Il ne craint ni les chaleurs extrêmes ni le froid
- ll est immunisé contre toutes les maladies terrestres
- Il a le pouvoir de survivre dans le vide et l’espace
- Il peut soulever des avions, des montagnes
- Il a le pouvoir de causer des tremblements de terre en frappant le sol ou créer des ondes de choc puissantes en claquant des mains
- Il est invulnérable grâce à sa peau imperméable aux balles et c’est un excellent combattant
- Il a la capacité de régénérer ses propres tissus afin de s’auto-guérir

Ennemis : Red Hulk, Tyrannus, Abomination, Zzzax, Titania...

Analyse de couverture, « The incredible Hulk » (1970)
Sur cette image, nous observons le super-héros Hulk, en train d'être poursuivi par une machine contrôlée par un petit homme vert à l'air diabolique.
Au premier plan, Hulk occupe toute la place, ce qui montre l’énormité du monstre. Il est au centre des grandes lignes verticales et horizontales de l’image. Les gros plans du pied et du poing serré nous donnent l’impression qu’il va sortir du dessin et révèle la disproportion de son corps. Le grand poing représente sa force surhumaine et nous semble être destiné.
Hulk a un rictus de souffrance sur le visage, ce qui peut laisser penser que malgré son incroyable force et son aspect inquiétant, il est dans une position d’infériorité.
En arrière-plan, en haut à droite, il y a un petit homme vert au volant d’une machine. Ainsi, l’antagoniste n’est pas réel comme dans le passé, c’est un personnage fictif non-humain.  Il poursuit Hulk et le bombarde de lasers ce qui peut être considéré comme une allusion à la guerre froide et au marché nucléaire.
Avec cette image, on observe un changement de décor par rapport aux comics d’autrefois: Hulk se trouve dans l’espace, sur un fond d’astres et de surface de cratères.
L’autre évolution est le fait que le super-héros soit en position de faiblesse. En effet, son expression et sa fuite de l’ennemi présente un personnage moins confiant que ses prédécesseurs. Le géant vert est donc plus proche du lecteur et joue avec ses sentiments en sollicitant son aide.
On est au sein de la guerre froide, en pleine course à l’espace qui oppose l’Union Soviétique aux Américains, on peut éventuellement déduire que le petit homme vert à la machine représente l’URSS et Hulk représente les États-Unis. Avec cette image, l’ennemi est diabolisé, le héros victimisé.







SPIDERMAN
Il apparaît pour la première fois dans le comic book «Amazing Fantasy #15» en 1962. Le succès de ce numéro permet à Spiderman d'avoir dès 1963 sa propre série «The Amazing Spider-Man».

Nom : Peter Parker
Créateur(s) : Stan Lee, Steve Ditko 
Objectifs : Il commence sa carrière de justicier en arrêtant toutes sortes de voleurs et braqueurs de banque. Par la suite, il décide d’aller aussi à la rescousse des plus faibles, et de sauver les citoyens New-Yorkais.
Tenue: Spiderman est vêtu d’un costume bleu recouvert de motifs de toile d’araignée avec un fond rouge. Il a une araignée représentée sur sa poitrine. Il porte un masque qui lui couvre entièrement la tête, déguise sa voix et la rend méconnaissable. Certains dessinateurs le représentent avec des toiles d’araignée attachées sous ses aisselles, de son coude à sa taille.

Histoire : Originaire de Forest Hills à New-York City, Peter perd ses parents dans un accident d’avion. Il est donc élevé par son oncle et sa tante, Ben et May Parker. Peter montre de très bonnes capacités intellectuelles pour les matières scientifiques, mais il est surtout timide, maladroit et incompétent en sport, ce qui fait de lui la risée de ses camarades. Il est amoureux d’une fille, Mary Jane, et va lui avouer son amour plus tard (en même temps que sa double identité). Lors de la visite d’un laboratoire de recherche, il est piqué par une araignée radioactive et acquiert des superpouvoirs reprenant les caractéristiques de cet animal. Apres avoir eu du mal à maitriser ses nouvelles capacités, Peter décide alors de gagner de l’argent en devenant catcheur. À la fin d’un match, il laisse échapper un voleur, estimant que cela ne le concerne pas. Mais cet homme qu'il n'a pas voulu arrêter, tuera quelques heures plus tard son oncle Ben. Peter prend conscience de ses responsabilités et décide de mettre ses pouvoirs au service du bien. Il est alors à la recherche d'argent pour vivre et aider sa tante May. Il acquiert une double identité : dans sa vie normale il est photographe de presse réputé, spécialiste des clichés montrant Spiderman. Il affirme devant tout le monde être son meilleur ami, mais son autre visage est celui de Spiderman, justicier de New York City.
Pouvoirs :
- Il est doté d’une agilité, d’une force et d’une vitesse incroyables
- Il possède des réflexes surhumains
- Il peut adhérer à n'importe quelle surface, grimper sur des parois verticales et se tenir sur un plafond
- Il dispose d’une sorte de sixième sens qui l'avertit du danger
- Il utilise une paire de lance-toiles fixés à ses poignets pour projeter une substance chimique particulièrement adhésive. Cela lui permet de se déplacer d'immeubles en immeubles ou pour ligoter des adversaires

Ennemis : Le bouffon vert, Electro, Docteur Octopus, Tomstone…

Analyse de couverture,”The amazing SpiderMan #98” (juil. 1965)

Spiderman s’agrippe au mur d’un bâtiment, mais ne fait que griffer celui-ci et semble précipité dans le vide. En arrière-plan, le bouffon vert sourit cruellement à la vue du super-héros. Celui-ci se trouve sur une planche noire volante en forme de chauve-souris. Derrière lui, on observe des gratte-ciels illuminés et plus bas, trois voitures sur la route.
Les tirets de mouvement autour de ses bras et jambes de Spiderman montrent qu’il lutte contre une chute inévitable.
En arrière-plan, le bouffon vert à les yeux sont rivés sur Spiderman, ce qui incite le spectateur à regarder le super-héros: il est au centre de l’attention. Le lecteur se questionne sur l’issue de cette histoire : va-t-il réussir ?
De plus, les gratte-ciel dans le fond, ne sont pas placés verticalement mais semblent penchés ce qui nous donne l’impression de tomber avec l’homme araignée.
La grande profondeur de champ et la vue en contre-plongée accentuent l’idée que Spiderman est en difficulté, il est dans une position d’infériorité. 
Les couleurs de cette image sont symboliques. En effet, alors que Spiderman, souffrant, est à l’ombre du gratte-ciel, l’antagoniste, triomphant, est illuminé par la lumière du soleil, et possède lui-même des couleurs tape a l’oeil (vert et violet).
On constate donc une nouvelle perception des super-héros : ceux-ci ne sont plus invincibles. Le but des auteurs durant l’époque conflictuelle qu’est la Guerre Froide, est de rendre les super-héros plus proches des lecteurs en leur attribuant des défauts, en compliquant l’intrigue et en la rendant plus difficile à résoudre. Les super-héros deviennent plus humains.



DAREDEVIL 
DareDevil apparaît pour la première fois dans « DareDevil #1 » en avril 1964. Il est également connu sous le nom de «Man without fear » (L’homme sans peur), grâce à sa témérité, et ce, malgré son handicap.

Nom : Matthew Michael Murdock (Matt Murdock)
Créateur(s) : Stan Lee et Bill Everett
Tenue : DareDevil porte initialement un costume jaune et noir: cet habit aurait été fabriqué aux couleurs du peignoir de boxe de son père, c’est donc un hommage teinté d’une soif de justice. C'est par amour pour la belle Karen Page que DareDevil change son costume pour une tenue complètement rouge qui est plus adaptée au nom DareDevil  (« Devil » veut dire diable en anglais). 
Histoire : Matt Murdock nait à New York City d’une mère qui meurt alors que l’enfant a six ans et d’un célèbre père boxer. Un jour, en essayant de sauver un vieil homme qui allait être renversé par un camion roulant en sens inverse, Matt est lui-même victime de l’accident et perd la vue. En effet, il est bombardé de déchets radioactifs contenu dans le véhicule alors qu’il n’a que 12 ans. Malgré sa cécité, le garçon développe tous ses autres sens à un niveau surhumain et se trouve doté d’un sens radar remplaçant ses yeux.
À la suite de l’assassinat de son père, après un match de boxe, Matt jure de se venger et décide de lutter contre les injustices en devenant avocat. Mécontent du système judiciaire en place, il crée alors le costume de DareDevil et devient un justicier.
Pouvoirs :
- Il est doté d’un ‘’sens radar’’ qui lui permet d’éviter les obstacles et de dépasser les capacités extrêmes de certains animaux
- Son oreille interne, qui contrôle l'équilibre et les mouvements de son corps, est aussi très  développée et cela l'aide à réaliser des acrobaties qui dépassent celles d’athlètes de niveau   olympique.
- Son ouïe lui permet également d’entendre des sons que nul être humain ne peut percevoir
- Il est un excellent combattant
- Il possède un odorat extrêmement développé qui lui permet de traquer ses ennemis
- Il a un sens du toucher très sensible et peut comprendre une écriture en posant ses doigts dessus
- Il est un maître des arts martiaux
Ennemis : Le Caïd, Le Tireur (Benjamin Pointdexter)  Le Maraudeur Masqué , Le Gladiateur

Analyse de couverture, « Here comes DareDevil the man without fear ! #34 » (nov. 1964)

Sur cette image, on observe DareDevil, vêtu de sa traditionnelle tenue rouge, les mains attachées derrière le dos, faisant face à l’un de ses pire ennemis. Celui-ci, appelé « Bettle » (littéralement, « cafard »), porte son costume vert aux ailes violettes, et se trouve penché sur le super-héros, ses doigts tentaculaires approchant le visage de celui-ci. À gauche, derrière DareDevil, se situe un homme, portant un costume bleu semblable à celui de Beetle, et que l’on suppose donc être son acolyte. En arrière-plan, à droite, des spectateurs saisis d’effroi, observent les deux personnages se trouvant sur une estrade jaune.
Le découpage de l’image met en valeur la présence de Bettle, au centre des grandes lignes verticales, horizontales et diagonales. DareDevil est placé sur la gauche, et son importance en est diminuée. L’arrière-plan droit est constitué des spectateurs qui commentent la scène.
Il y a une grande profondeur de champ du côté droit, tandis que sur la gauche, l’estrade est coupée, tout comme le bras de l’antagoniste en bleu. Cela confère un aspect mystérieux et de la tension à la scène: le lecteur se demande ce qui se trouve dans cet espace que l’on ne peut voir.
Les lignes verticales délimitent trois champs : à gauche, le côté des vilains, au centre, les deux protagonistes et à droite, le public impuissant. Les rôles sont inversés : DareDevil se situe du côté des antagonistes, qui le détiennent en otage.
La vue en contre-plongée contribue à inférioriser le super-héros, alors que son ennemi et ses ailes impressionnantes surplombent le prisonnier.
L’estrade d’un jaune vif, fait contraste et met en valeur les trois personnages. Par ailleurs, DareDevil, en rouge, est encerclé par les antagonistes vêtus de vert et bleu ternes: il y a une opposition couleurs chaudes/couleurs froides.
Le public nous informe que DareDevil est sur le point d’être démasqué (« The bettle is about to unmask him ! ») et qu’il ne peut rien faire pour l’empêcher (« Look ! DareDevil’s helpless!»): il est impuissant, contrairement à ses prédécesseurs de l’âge d’or.
Ce problème de double identité est encore plus accentué durant la guerre froide. Les super-héros tels que Spiderman, ou DareDevil courent le risque d’être démasqués et cela devient un des principaux buts des supervilains.





Bilan 1945 - 1990 (la guerre Froide) : âge d’argent
Lors de la Guerre Froide les super-héros s'engagent dans la lutte contre le communisme et alertent l'Amérique de la menace du «péril rouge». Les super-vilains, tout en étant fictifs, constituent des allusions à l’URSS.
Les justiciers subissent une évolution : ils présentent des caractéristiques plus humaines et son tourmentés par leur passé douloureux. La plupart sont initialement des humains comme les autres, qui sont victimes d’incidents (souvent relatifs au nucléaire), les obligeant à devenir super-héros. Cependant, ils n’ont pas tous envie de changer ainsi de vie. Cette double identité est pesante pour certains d’entre eux, et ils ont du mal a s’intégrer dans la société. Malgré le fort lien entre l’actualité et les comics, les scénaristes se focalisent beaucoup sur la vie privée des super-héros. Ces derniers présentent des faiblesses psychologiques (et parfois physiques) qui les rapprochent du lectorat, en particulier la jeunesse américaine.

samedi 9 février 2013



L’évolution des planches de comics
Afin de conclure notre étude sur l’évolution des super-héros, nous avons analysé plusieurs planches datant de 1940 jusqu’à 2000. Celles-ci sont  tirées de différentes bandes dessinées de Superman, celui-ci étant le symbole du super-héroïsme. 



1940 : La structure est régulière, les vignettes sont bien alignées entre elles : 2 vignettes par ligne, 4 par colonne, huit par pages.
Sur ces images, il y a et beaucoup de dialogues entre Superman et ses ennemis, alors que c’est une scène d’action. On observe plusieurs didascalies, les actions de superman sont expliqués par le texte (la cartouche nous indique que Superman éteint les flammes avec ses mains nues, bien que nous puissions le comprendre par le dessin). Le super-héros est omniprésent sur les trois premières bandes et se trouve toujours mis en valeur par les fonds unicolores, contrairement à ses ennemis.



 

1943 : La structure des vignettes est ici plus diversifiée : il y a des rectangles, des carrées… On observe que le dessin est plus précis, qu’il y a plus de détails (par exemple la décoration des murs). Les vignettes sont plus surchargées, notamment la seconde bande, avec trois vignettes, ou les bulles se superposent. On remarque encore de nombreuses cartouches décrivant la scène et les actions.








 

1957 : Sur cette planche, l’environnement est encore plus détaillé, et Superman s’y intègre sans être mis en valeur. Il y a beaucoup de profondeurs de champs, les arrière-plans ont plus d’importance (par exemple, le volcan dans les trois dernières vignettes).  Les péripéties sont plus variées, et on sort de la ville et des bureaux, pour se diriger vers d’autres univers : la troisième cartouche nous informe que Superman se trouve «deep in space» (littéralement, « au cœur de l’espace »).






 

 



 
1968 : Ici, la structure est bouleversée, il n’y a plus de formes précises, certaines parties du corps de Superman débordent sur les autres vignettes. Cet agencement rend la page plus vivante et donne l’impression de beaucoup plus d’action. Les angles de vue sont variés, il y a beaucoup de plongées et contre-plongées dans le but de transmettre différents messages au lecteur et d’animer les vignettes.

1977 : Sur ces images, on observe toujours une structure spéciale : Superman traverse les vignettes grâce a un traveling latéral, créant ainsi l’illusion du mouvement et obligeant l’œil à le suivre.
Superman parait plus muscle, son corps et son expression de visage sont plus détaillés qu’autrefois.
Là aussi, l’action est plus trépidante, et elle est soulignée par les onomatopées :”Ka-tunnng”, “splassshhh”, valorisées par leur typographie (couleur rouge et gros caractères).







 
1992 : Cette planche présente un changement dans la technique de dessin. Ceux-ci sont encore plus élaborés que précédemment (par exemple, les traits du visage de Superman sont très détaillés). L’obélisque et le drapeau américain représentés dans l’ultime vignette ajoute un caractère réaliste à l’histoire : celle-ci se déroule à Washington DC. Par ailleurs l’intrigue retrouve une fonction politique, comme dans les premiers comics, puisque cette ville constitue la capitale administrative et politique des Etats-Unis.
Enfin, le registre de langue est plus familier, Superman utilise le vocabulaire populaire : « Damn ».





 

2000 : Ces cinq vignettes placées irrégulièrement ne montrent pas uniquement les super-héros. Ces derniers semblent intégrés à la société et à la vie en quotidienne urbaine. Par ailleurs, sur la première bande, des adolescents américains typiques utilisent un langage très familier : « Hey dude », « They gotta be doin’ somethin’». De plus, ces jeunes adolescents  commentent le physique de Wonder Woman (« Good God, those legs…), ce qui aurait pu paraître comme choquant dans le passé.
CONCLUSION
Au cours du XXème siècle, le personnage de super-héros suit une évolution importante selon l’actualité de l’époque. Les contextes historiques ont une place fondamentale dans les comics américains, de même que la personnalité et les caractéristiques des super-héros.
On remarque toutefois, l’absence de super-héros multi-ethniques (ni africain, asiatique ou hispanique) et la minorité de super-héroïnes. 
On constate qu’après les années 1990, les bandes dessinées se perdent et de nouvelles représentations des super-héros voient le jour. De nombreux metteurs en scène, réalisateurs et scénaristes reprennent les histoires des plus célèbres justiciers en les adaptant au cinéma. Les maisons d’édition se sont diversifiées, Marvel Comics en créant Marvel Studios, et DC Comics en fondant DC Entertainment.
Depuis une dizaine d’années, les films à gros budget, connaissent de plus en plus de succès auprès de tous les publics. Ainsi, « Spiderman », réalisé en 2002 par Sam Raimi, le premier d’une trilogie, a remporté 800 000 000 dollars au box-office. « The Dark knight rises » (2012), de Christopher Nolan, qui raconte une aventure de Batman, ou encore « The incredible Hulk » (2008) de Louis Leterrier ont connu un énorme succès mondial.
De nos jours, les super-héros font l’objet de représentations diverses, dans les jeux vidéos par exemple. En effet, « Superman returns » (2006) développé par EA Tiburon ou « Captain America : Super soldier » (2011) par Sega, ont été très bien accueillis par un vaste public.
Enfin, les super-heros sont également représentés dans le milieu théâtral, tel que la comédie musicale de Broadway « Spider-Man : Turn off the Dark ». Celle-ci, qui a eu lieu en 2011, a connu le plus gros succès de Broadway, la première semaine, ayant récolté plus de 1,5 millions de dollars.
En conclusion, depuis leur création jusqu’à nos jours, les super-héros ont conservé leur popularité et sont reconnus dans le monde entier. Ainsi, malgré leur ancienneté, Superman, Wonder Woman, DareDevil et tant d’autres, sont devenus des symboles ayant contribué à enrichir la culture américaine. Ces justiciers  intemporels, figures de tradition, continuent à s’adapter à l’actualité et ne cesserons de le faire dans futur.